Larousse ménager : dictionnaire illustré de la vie domestique. — Paris, 1926 | портал о дизайне и архитектуре

Larousse ménager : dictionnaire illustré de la vie domestique. 1926

Larousse ménager : dictionnaire illustré de la vie domestique : 2112 gravures, 56 tableaux, 27 planches hors texte en noir, 20 hors texte en couleurs et une planche découpée / publié sous la direction de: E. Chancrin, inspecteur général de l’Agriculture (inspection de l’Enseignement ménager) avec la collaboration de F. Faideau, professeur honoraire à l’École J.-B.-Say. — Paris : Librairie Larousse, 1926. — [4], 1260 p., ill.

Монументальная энциклопедия Larousse Menager, изданная во Франции в 1927 году, это буквально «Домоводство», с общей информацией обо всем на свете и бытовыми хитростями в частности. Какие существуют виды облаков, у каких птиц красивые перья, сколько бывает штопальных игл, как правильно гладить одежду или чинить обувь — кажется, в этой книге можно найти ответы на все бытовые вопросы, а также многое понять о частной жизни французов в 1920-х годах.

Introduction

La plus utile et la plus honorable science à une femme c’est la science du ménage.

Montaigne.

Pendant des siècles, la pratique des occupations ménagères s’est transmise sans grands changements d’une génération à la suivante : la mère apprenait à ses filles ce qu elle savait. Mais, depuis quelques années, la science du ménage a pris un tel développement que la tradition quasi immuable ne suffit plus, et qu’il faut enseigner à la fille ce qu’ignorait sa mère.

Les raisons de ce développement sont nombreuses. La cherté des choses, la rareté du personnel domestique ont forcé beaucoup de maîtresses de maison à ne plus compter que sur elles-mêmes.

Le progrès extraordinaire des sciences a permis de conjurer la crise redoutable qui menaçait de ruiner le charme et la douceur du foyer. Les hygiénistes ont condamné nombre de pratiques erronées, ou même dangereuses, relatives à l’alimentation, à l’habitation, à l’ameublement, au chauffage, au nettoyage, aux vêtements, aussi bien qu’à la puériculture, et indiqué les solutions qui conviennent.

Les physiologistes ont étudié tous les mets servis sur nos tables et en ont expliqué le rôle dans l’organisme ; ils ont montré que, bien souvent, la valeur marchande d’un aliment n’est pas proportionnelle à son utilité. Leur attention s est portée aussi sur les mouvements qu’accomplit la ménagère au cours de ses travaux si variés, sur les attitudes défectueuses que lui imposent un mobilier et des ustensiles non adaptés à sa taille, sur la place à donner à chaque meuble, à chaque objet, dans une salle (cuisine, buanderie, etc.) où s’accomplit une besogne; pour éviter les pas inutiles, faire plus vite et mieux.

Dans les grands immeubles des villes, les problèmes résolus du chauffage central, de l’éclairage et du chauffage électriques ou au gaz, de l’arrivée de l’eau pure sous pression, du rejet automatique des eaux usées, etc., ont rendu plus simple et plus facile la vie de leurs occupants.

L’ingéniosité des inventeurs s’est appliquée à créer des ustensiles, des appareils et même des machines ménagères pratiques, à grand rendement, pour nettoyer les parquets et les tapis, lessiver le linge, laver la vaisselle. Le courant électrique peut les actionner pendant que la ménagère se livre à d autres travaux. Tous ces perfectionnements de l'outillage ménager permettent de réaliser d’importantes économies de temps, de fatigue et d’argent. Sans doute, ils n’existent pas encore dans tous les ménages, mais ils y auront incontestablement bientôt leur place et il faut apprendre à les connaître dès aujourd hui.

Le Larousse ménager décrit cet outillage, détaille son fonctionnement, sans cependant négliger de signaler les anciens ustensiles encore utilisés. La ménagère la plus modeste, aussi bien que la maîtresse de maison qu entoure un nombreux personnel domestique, trouveront dans ce dictionnaire, dont les divers chapitres ont été écrits par des spécialistes, les connaissances les plus utiles et les plus complètes concernant la direction d’un ménage. En voici l’énumération.

L’HABITATION, foyer du ménage, y tient une place en rapport avec l’importance de son rôle. On y trouve tous les renseignements désirables sur son emplacement, les matériaux qui entrent dans sa construction, son architecture, les diverses façons de l’acquérir, son hygiène, son entretien. Un coup d’œil sur la maison anglaise et la maison américaine, une revue de nos types d’habitations provinciales, permettent des comparaisons dont chacun peut faire son profit.

La distribution intérieure de l’habitation, la disposition des pièces et des annexes : cuisine, salle à manger, office, salon, chambre à coucher, salle de bains, water-closets, buanderie, cave, etc., et ieurappro-priation parfaite à l’usage auquel elles sont destinées ont été étudiées avec soin.

La description des divers procédés de chauffage et d’éclairage, si nombreux et si variés aujourd’hui, permet au lecteur de faire son choix selon la localité qu’il habite, les ressources dont il dispose et les circonstances. Mêmes études pour la distribution de l’eau dans la maison et l’évacuation des matières usées.

L’AMEUBLEMENT dérive des besoins de la vie journalière ; aussi n’y a-t-il pas lieu de s'étonner du nombre considérable de pièces dont il se compose, depuis les gros meubles et les meubles volants jusqu’aux glaces, horloges, lampes, tentures, tapis, services de table, ustensiles de cuisine et divers.

Chaque meuble : lit, armoire, table, siège, etc., de même que le moindre accessoire ou ustensile, fait l’objet d’un article dans lequel on envisage les conditions auxquelles chaque objet doit répondre : usage, solidité, commodité. On donne des indications sur son entretien, sur les modifications qu’il peut subir, sur les menues réparations que l’on peut faire soi-même.

Cette étude fragmentaire du mobilier s’accompagne de vues générales sur l’ensemble harmonieux que doivent former les meubles et les objets. Dans le choix des exemples répondant aux conditions d’hygiène parfaite et de bon goût, nous avons pris pour règle de puiser la plupart de nos documents parmi les modèles les plus remarquables qui figurèrent à Paris à l'Exposition des Arts décoratifs de 1925. Nous avons eu ainsi la pensée de donner au goût public une orientation toute moderne, sans avoir aucunement voulu conseiller l’acquisition de tels objets d art ou de telles pièces de mobilier.

A titre documentaire, nous avons consacré à chacun des styles anciens une étude sur ses caractéristiques essentielles ; enfin les articles affectés à chacune des provinces de France contiennent un paragraphe traitant du mobilier traditionnel de chacune d’elles.

L’ALIMENTATION est la plus impérieuse des nécessités. «Mais l’art de se nourrir est plus difficile qu’on le pense,» a dit Armand Gautier. Trop longtemps, cet art a été dirigé par la routine ou le caprice; nous indiquons les règles d une alimentation rationnelle, saine, économique ; nous étudions les régimes, les rations, les repas et les menus.

Chaque aliment ou condiment est examiné au point de vue de son origine, de ses propriétés, des règles qui doivent guider dans son achat, des altérations, des falsifications qu’il peut subir, de son étiquetage commercial, enfin des apprêts culinaires qui lui conviennent.

Les nombreuses recettes que nous donnons ont été soigneusement choisies et comportent tous les détails d’exécution nécessaires pour leur parfaite réussite. La chose est d’importance, car le vieil adage, expression de la sagesse des humbles, est toujours aussi juste : «Bon potage, bon ménage.» La préparation des conserves à la maison, la confection des confitures, de la charcuterie, de la pâtisserie, des glaces et crèmes glacées, se sont beaucoup développées, ainsi que la conservation ménagère des aliments par le froid. L’étude des boissons complète celle de l’alimentation. L’eau y tient, comme il est juste, la première place : les caractères d’une bonne eau potable, la valeur hygiénique des eaux d’alimentation selon leur origine (citerne, puits, etc.) y sont définis, comme sont indiquées les méthodes de purification qui les rendent inoffensives. Une large place est faite au vin, notre boisson nationale, au cidre, à la bière, puis aux boissons excitantes (café, thé, maté), aux boissons d’office (liqueurs, limonades et sirops).

Mais si la préparation des mets s’accomplit à la cuisine, leur utilisation se fait à table, d’où la nécessité d’étudier la disposition de celle-ci pour les repas d’apparat, le service des mets et des vins.

Il nous a fallu explorer un autre domaine aussi vaste et aussi compliqué que les précédents, celui du VÊTEMENT. Des notions pratiques sur les tissus et leurs nombreuses espèces et variétés sont à la base de cette étude. Les divers vêtements d’homme, de femme, d’enfant, les pièces de la layette du bébé font l’objet d’articles distincts. Beaucoup de vêtements peuvent être faits à la maison par une ménagère adroite: les indications les plus précises sont fournies sur la prise des mesures, la coupe, l’assemblage, l’essayage, la confection à l’aide d’un patron ou par moulage sur la personne. Chaussures, coiffures, fourrures et tous les accessoires du vêtement, y compris la parure (bijou, etc.), sont aussi passés en revue.

Il en est de même pour le linge, son blanchissage et son repassage, son rangement. Le raccommodage, l’entretien, le détachage, la conservation du linge et des vêtements n’ont pas été non plus négligés.

La série des articles : broderie, crochet, dentelle, frivolité, jours, macramé, passementerie, tricot, etc., constitue une véritable encyclopédie des travaux de dame, permettant l’ornementation du linge, des vêtements, de l’ameublêment.

Les SOINS DE LA PERSONNE forment un cinquième groupement de notions indispensables. Nous y rangeons :

1° La toilette et la propreté du corps (bains, hydrothérapie, cabinet et ustensiles de toilette, soins de la peau, de la chevelure, etc.) ;

2° L'hygiène, qui conserve la santé et prévient le mal ; l’étude en est très poussée, comme il convient, puisque la santé est le bien le plus précieux de la famille ; elle s’applique à la personne et à tout ce qui l’entoure : hygiène de l’habitation, de l’alimentation, du vêtement, etc. La partie sur l’hygiène de la première enfance, la puériculture, a reçu une extension en rapport avec la délicatesse de l’organisme des tout petits, la tendre affection qu’on leur porte et les craintes qu’inspire toujours l’atteinte, même la plus légère, à leur santé et à leur bonne humeur;

3° Enfin, la médecine usuelle, réduite à quelques conseils en cas d’accident ou de surprise brutale, conseils qu’on se trouvera bien de suivre en attendant le médecin mandé en hâte, donne des indications sur les remèdes les plus courants et sur la composition d’une pharmacie domestique.

Tous ces conseils seraient peu efficaces s’ils ne s’appuyaient sur la connaissance de nos organes et de leurs fonctions : digestion, circulation, respiration, squelette, système nerveux, peau, organes des sens, qui sont sommairement décrits; sur les microbes, sur les méthodes générales de prophylaxie, isolement des malades, désinfection, utilité des vaccins et des sérums.

Le domaine proprement ménager se trouve réduit, pour la plupart des citadins, aux questions que nous venons d’exposer, mais dans la banlieue des grandes villes, dans les petites villes et au village, la maison s’entoure d’un JARDIN. La plupart de ces jardins sont modestes ; il en est que l'on franchirait à pieds joints, mais le bonheur qu’ils procurent ne se mesure pas à leur taille ; les travailler est un délassement, leur parure florale est une joie pour la vue, les légumes et les fruits qu’ils produisent sont les bienvenus sur la table ; aussi trouvera-t-on ici les renseignements nécessaires sur la culture du jardin potager et du jardin fruitier. Nous nous sommes peu étendus sur la floriculture, qui exigerait à elle seule un gros volume. Cependant, le rôle décoratif de la fleur autour de l’habitation et dans la maison même n a pas été passé sous silence, et il est traité de la culture des plantes d’appartements et des jardinets de fenêtres, à titre de consolation : quand on n’a pas de jardin au rez-de-chaussée, on le met aux étages.

Comme pendant aux articles sur les jardins et le jardinage, nous avons étudié le PETIT ELEVAGE. Les poules, les pigeons, les lapins, la chèvre même et, d’autre part, les abeilles exigent des soins nombreux et méticuleux, qui sont indiqués avec beaucoup de détails, parce qu’ils donnent des produits dont un ménage peut tirer grand profit.

L’ensemble des articles sur les ANIMAUX UTILES ET NUISIBLES forme un chapitre commun à la vie rurale et à la vie urbaine. Il y est traité des animaux d’appariements, chien et chat, et des soins qui leur conviennent. On y passe en revue la longue liste des animaux nuisibles soit à l’homme, soit aux animaux domestiques (mouches, puces, etc.), soit aux provisions (rats), soit aux cultures du jardin (insectes, etc.).

Des RECETTES ET PROCÉDÉS PRATIQUES, en nombre considérable, sont disséminés dans l’ouvrage ; on les trouvera précisément à l’endroit où l’on en a besoin ; ils s’appliquent aux nettoyages, à l’enlèvement des taches, à l’entretien du mobilier, aux petites réparations de l’habitation, etc.

Ils s’accompagnent de la description de travaux d’amateurs, de bricolage, relatifs surtout à la menuiserie. On y donne la composition d’un petit atelier; on étudie le rôle des principaux outils (marteau, scie, pince, etc.), que, dans tout ménage, on a de fréquentes occasions d’utiliser.

Des connaissances utiles sont fournies sur les produits d’entretien, de nettoyage, sur les métaux et les substances qui entrent dans la composition des mille objets du ménage.

La CONDUITE ET LA GESTION du MÉNAGE ont une influence de premier ordre sur sa prospérité. Les questions de prévoyance : achat, provisions, assurances des divers types, y sont- traitées avec toute l’extension nécessaire, de même que la comptabilité ménagère. Des articles de droit usuel, traitant de la propriété, de la location, de la mitoyenneté, des servitudes, de la vente, etc., renseignent chacun sur ses devoirs et sur ses droits.

Les sujets se rapportant à la vie matérielle du ménage ont été tous envisagés. L’ouvrage comporte de plus un ensemble important de notions se rapportant à la VlE INTELLECTUELLE, à la vie mondaine, aux distractions (vacances, voyages).

Les règles essentielles du savoir-vivre sont contenues dans une série d’articles : anniversaire, deuil, invitation, mariage, etc.

Pour toutes les questions concernant l’ameublement, la décoration, l’habillement et la parure, le lecteur trouvera les conseils les plus autorisés et les plus judicieux sur l’art et le bon goût.

Enfin, dans son désir de guider de la façon la plus sûre les maîtresses de maison voulant se constituer un intérieur plein d’harmonie, le Larousse ménager offre à ses lecteurs un appareil des plus ingénieux, l’Harmonicolor, destiné à réaliser, pour ainsi dire automatiquement, le choix et la juxtaposition des couleurs qui s’accordent.

Se présentant de façon aussi complète, nous espérons que le Larousse ménager constituera le guide le plus précieux de la famille et du foyer, «ce centre aimé d’où rayonne le bonheur».